1981-2015...presque 35 ans. Du DESS de droit notarial au Master 2 du même nom, les choses ont bien changé.
Dans les années quatre-vingt du siècle dernier, nous étions huit étudiants qui suivaient des enseignements peu nombreux et de volume relativement réduit –la formation tenait en un jour : le vendredi ! Des cours de droit civil, de droit commercial, de droit immobilier, de droit international privé et de droit fiscal. Leur contenu était assez théorique, de même, logiquement que la forme des examens. La formation pratique n’apparaissait vraiment qu’avec les semestres du DSN que je n’ai pas suivi. Non pas (seulement) parce qu’à l’époque les stages étaient rares, déjà, (ce n’est pas une constante, mais une difficulté cyclique) mais parce qu’entre temps, la Faculté de droit de Tours m’avait attribué un poste d’assistant.
Dans l’Université du XXIème siècle, ce sont six unités, composées de matières variées, dans leurs aspects interne et international, que doivent subir plus d’une vingtaine étudiants : droit patrimonial de la famille, droit des obligations et des contrats (vente, bail, prêt... plus les incapacités, entre autres), droit immobilier (droit des biens, droit rural, droit de la construction...), droit des affaires (sociétés civiles et commerciales, fiscalité, baux commerciaux...), fiscalité immobilière et publicité foncière, « professionnalisation » enfin avec, notamment, un stage qui existait quand même déjà aux temps héroïques. Beaucoup d’enseignements ont lieu sous la forme de cas pratiques et, à nouveau, heureusement, les examens de même.
Les changements portent la trace des mutations de l’Université (l’ouverture au monde professionnel ; mais les Facultés de droit la pratiquent depuis toujours), de l’évolution du droit (sa spécialisation et son internationalisation) et celles de la profession de notaire (l’intérêt accru pour la gestion de patrimoine et le droit des affaires, l’intégration des nouvelles techniques de l’information et de la communication...).
En lien étroit avec les instances nationales et locales de la profession qui sont intimement associées à la formation, la Faculté de droit de Poitiers a su maintenir le Master 2 notarial parmi les tout premiers, alors même que leur nombre a considérablement augmenté. Dans un contexte un peu difficile pour la profession, gageons qu’elle saura soutenir celle-ci et qu’elle l’accompagnera dans les mutations à venir, grâce, notamment aux anciens du diplôme.
C’est le souhait, la conviction, d’un ancien étudiant de DESS de droit notarial, devenu, par les hasards de l’existence, un enseignant du Master 2.